mardi 18 janvier 2011

17 janvier : gouvernement d'union nationale

Aujourd'hui nous avons des raisons d'espérer : le gouvernement d'union nationale ne fait certes pas l'unanimité, mais il a donné des signaux positifs qui étaient inespérés il y a à peine 1 mois :

- Séparation de l'Etat et des partis

- Engagement dans un processus d'amnistie générale
- Abolition du ministère de la communication (propagande)
- Reconnaissance des partis non autorisés
- Retour des exilés

--> Il faut savoir que des hommes et des femmes ont milité pour avoir ne serait-ce que la moitié du dixième de ces mesures de la part de Ben Ali qui les a toujours refusé. Sachons savourer cette victoire sur la dictature qui se concrétise aujourd'hui ! Et peu importe qui prononce ces mesures à la télé, de toutes les façons tous ceux qui sont impliqués avec l'ancien régime seront jugés par les commissions indépendantes et par la justice libre d'un pays démocratique !

Quant au gouvernement, il ne peut pas par définition regrouper TOUTES les composantes politiques tunisiennes, l'ancien régime n'avait pas reconnu toutes les forces d'opposition et il faut du temps pour reconnaître le vrai poids de chaque mouvement.

Des signaux très positifs doivent être notés :

- la fausse opposition, longtemps utilisée par Ben Ali pour dire : "regardez on est démocratiques en Tunisie !" a été exclue, ce qui équivaut à une discrimination positive (MDS, PUP, UDU, PVP)

- des signaux sont envoyés à la jeunesse, surtout avec la nomination du jeune bloggeur et activiste web Slim Amamou comme secrétaire d'Etat à la jeunesse

- les RCDistes sont pour la plupart des technocrates (si ce n'est tous)

Rappelons aussi quelques éléments qui peuvent contribuer à expliquer la situation :

- faire participer des partis non autorisés peut poser problème, et on ne peut pas attendre qu'ils soient autorisés avant de former le gouvernement de coalition

- certains leaders étaient encore en exil lorsque le gouvernement a été formé

- mettre Ennahda et le PCOT dans le même gouvernement (à suposer qu'on peut les ipliquer sans qu'ils soient légaux) va créer un climat électrique entre deux tendances complètement opposés (extrême gauche et droite conservatrice). Ce climat  peut dégénérer et exploser à tout moment 

- lors des négociations, je pense que le RCD avait des cartes à jouer : la plupart des cadres de l'Etat en sont issus et son exclusion pure et simple peut avoir des conséquences catastrophiques sur le fonctionnement de l'Etat

Je vous rappelle que les RCDistes vous ne les voyez pas, mais ils sont nombreux et ils tiennent presque tous les points de contrôle de l'Etat. C'est pas parce qu'on en les voit pas sur Facebook ou sur Twitter qu'ils sont faibles ou peu nombreux.

Le RCD sortira de l'histoire au bon moment. Soit par dissolution, soit par des élections démocratiques dans lesquelles il va se prendre un vote sanction, soit encore en se divisant en plusieurs partis. Nous avons beaucoup d'exemples dans le monde de liquidation de parti unique ou quasi unique. La dissolution toute suite sous la pression de la rue me paraît une demande exagérée dans les conditions actuelles où la sécurité est une priorité, à côté de la transition démocratique transparente et saine.

2 commentaires:

  1. "mettre Ennahda et le PCOT dans le même gouvernement (à suposer qu'on peut les ipliquer sans qu'ils soient légaux) va créer un climat électrique entre deux tendances complètement opposés (extrême gauche et droite conservatrice)."
    Eh ben, en Tunisie on devient plus royaliste que le roi :). Le gouvernement ne veut pas mettre extreme gauche et droite ensemble pour que cela ne degenere pas, alors que les deux partis CONCERNES se disent prets a travailler ensemble dans un climat de tolerance. Je commence serieusement a me demander quel genre de democratie on aura si nos chers intellectuels pensent de la sorte.

    voila, preuve a l'appui, a partir de la minute 15 jusqu'a la minute 22:

    http://www.youtube.com/user/alhiwarchannel#p/u/4/XgG8jxFdVAw

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  2. Permets moi d'être en désacord cher Karim M. ;-).

    Autant je suis tout à fait d'accord sur l'aspect "on ne peut pas en un jour se passer de 80% des compétences de l'état" et qu'on ne dissout pas un parti unique en 48h, autant je trouve que tu sous-estime un aspect important : l'importance des symboles !

    Et le gvt actuel aurait du savoir qu'un symbole peut faire tomber un régime ultra-policier en un mois (que dire d'un gvt ultra-fragile)

    Aujourd'hui quel image renvoi ce nv gouvernement : les mêmes vieilles têtes !
    Et pour couronner le tout, c'est le ministre de l'interieur, le symbole même de l'oppression qui vient expliquer avec le mm discours stéréotypé qu'ils n'ont pas pigé grand chose.

    N'aurait-il pas été plus intelligent de mettre des têtes moins connues (quitte à ce que ça soit les mms qui gérent techniquement les dossiers ?) ou encore - vu qu'on parle des symboles - une demission collective des différents ministres de leurs partis (justement pour dissocier les partis du gvt) ?

    Reprochez aux gens de ne pas être subtile alors qu'ils viennent de subir un mois de tension et qu'en face personne ne prend la peine d'être subtile, c'est - à mon avis - très limite...

    Au plaisir de te re-lire !
    SAF403

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